Pourquoi une rééducation de l'écriture?

Que désire un enfant? Faire comme les grands: lire, écrire, avoir ses journaux, ses livres, envoyer et recevoir des lettres, des texto, signer ...Mais avant de pouvoir écrire, il faut apprendre un tas de choses comme tenir un crayon, le diriger, distinguer la gauche de la droite, recopier des phrases simples, reconnaître les lettres, les dessiner une à une, les grouper en mots, en phrases. Tout cela prend du temps, de l'école maternelle jusqu'au début de l'école primaire, et se perfectionne au collège et lycée. Mais quelques fois l'enfant ou l'adolescent peut avoir des difficultés plus ou moins importantes pour acquérir une "belle et bonne écriture" et l'école ne suffit pas.

 

Il a donc besoin d'un "petit coup de pouce", une rééducation de l'écrire ou thérapie graphomotrice.

 

La rééducation de l'écriture est conçue à partir d'une observation simple: un enfant s'investit quand l'adulte prend le temps de l'écouter et de l'aider. il se passionne pour quelque chose dès qu'il se sent personnellement concerné et il est fier de montrer ses progrès aussi bien à papa, à maman qu'à ses grands parents, amis ou maîtresse. La rééducation est "sans douleur", tranquille et agréable, progressive et sans leçon, de telle sorte que l'enfant, déjà formé par l'école, pourra y prendre un plaisir de savoir faire. La graphomotricité ne remplace pas l'école. Elle la précède ou la prolonge, mais sans susciter la moindre contrainte. elle vous aide à aider votre enfant et faciliter ses apprentissages.

 

Qu'est ce que Graphomotricité?

  • le psychomotricien est habilité à intervenir pour les difficultés de prégraphisme, de graphisme et d'écriture à l'exception des difficultés du langage écrit (orthographe, construction des phrases etc).

 

Il s’intéresse à la façon dont on forme les lettres c'est à dire à la graphie des lettres. il se concentre alors sur le geste moteur, (qui permet de reproduire un tracé), aux capacités visuo-perceptives (comprendre et reproduire ce qu'on voit), et au fait que ces deux notions fonctionnent ensemble en même temps.

 

Il existe une grande variété de trouble du graphisme causé par un retard, un problème d'apprentissage, ou un dysfonctionnement de l'acte d'écrire. Lorsque ces difficultés sont importantes et agissent sur la qualité de l'écriture, on parle alors de dysgraphie. Ce trouble concerne environ 10 % des enfants.

 

  •  Le psychomotricien est souvent sollicité pour les enfants dans les premières années d’école, et surtout en classe élémentaire. Ce sont bien souvent des enfants qui ne souffrent pas de trouble moteur, mais qui ont pris l'écriture « en grippe », car elle leur a été difficile dès le premier abord. Ceci s’ajoutant quelquefois aux réactions de l’instituteur (impatient, pas le temps d’aider), des parents (inquiétude) et à un manque caché de confiance en soi.
  • Une difficulté d'écriture décourage très vite l'enfant. Il faut intervenir rapidement avant que se fixent de mauvaises habitudes (mauvaise intégration du sens de l'écriture, de la prise du crayon, latéralité contrariée etc.). L’école peut signaler des difficultés dès la maternelle. Ils sont à prendre en compte mais ne sont pas forcément «alarmants» car l’enfant peut tout simplement avoir besoin de plus de temps et de maturité. Rappelons par exemple que la latéralité se fixe seulement aux alentours de 6/7 ans. Il est donc naturel et normal que l’enfant utilise (parfois) ses deux mains et contrarie quelque fois une maîtresse un peu trop «pressée»!

Cependant, à partir de l’âge du CP, certaines notions et acquisitions, certaines bonnes habitudes doivent être intégrées, ou en bonne voie d’acquisition afin de permettre les apprentissages scolaires à venir à école primaire et secondaire. En effet lorsque l'enfant a une écriture difficile, lente, non automatique, voir douloureuse, il se focalise en classe sur les efforts à fournir et sur la lisibilité de son écriture. Ces importants efforts sont épuisants, empêchant alors la capacités de faire deux choses en même temps:  écrire et apprendre.

 

Si les symptômes suivant persistent, une rééducation de l’écriture est fortement conseillée:

 

Une écriture dite:

  • Contrariée, difficile, éprouvante, fatigante.
  • Difficilement ou peu lisible.
  • Difficilement propre, trop petite, trop grande, déformée, cabossée.
  • Dansante sur les lignes, ou difficile en fin de lignes.
  • Crispée, molle, nerveuse, impulsive, coûteuse, lente.
  • En miroir, avec des lettres/chiffres à l’ envers ou exécutée dans le sens inverse de l’écriture...
  • Aboutissant sur des crampes ou douleurs de la main ou des épaules.

Pour une rééducation de l'écriture les axes de travail sont définis en fonction des éléments et troubles psychomoteurs relevés au cours du bilan psychomoteur et agissant sur la qualité de l'écriture. Elle est donc unique  au patient car le projet thérapeutique en psychomotricité est ici adapté en fonction de ses difficultés et de ses besoins.

 

La rééducation de l’écriture consiste à travailler sur 

  • La bonne position pour écrire. La posture assise et générale.
  • la bonne position de la feuille. la participation active de l'autre main.
  • La tonicité de l'axe corporel, du dos et du bras scripteur.
  • La tenue et la pression du stylo. La détente de la main, du bras e de l'épaule.
  • La formation des lettres.
  • Le geste moteur du bras, le déplacement latéral, la mobilisation des doigts, du poignet.
  • Aimer et ne pas avoir honte de son écriture. Remettre l'écriture  dans un contexte de plaisir et de communication.

Mai aussi...

  • la  coordinations œil/main
  • La coordination motrice, l'aisance du geste en général, la régulation et l'adaptation du tonus.
  • Les capacités visuo-spatiales, visuo-perceptives et visuo-constructives: comprendre  ce que je voit , en me référent à mes repères connus dans l'espace, reproduire par écrit un modèle visuel ou le construire.
  • La latéralité. Une bonne organisation en fonction d'un choix de latéralité confirmé et adapté.
  • Image du corps. utilisation et investissement du corps dans l'espace.
  • Renforcement de l'estime et de la confiance en soi. Valorisation.
  • repères dans l'espace. Notion de réversibilité. 
  • les fonctions cognitives comme la mémoire, la concentration et l'attention.

De façon générale, la rééducation de l'écriture vise une meilleure acquisition d’une écriture lisible et fonctionnelle. Toutefois si des difficultés persistent il conviendra d'adapter et d'aider au mieux l'écriture du patient afin qu'elle soit au plus près d'une écriture fonctionnelle, autonome et moins douloureuse. Des méthodes et astuces seront alors proposées afin de rendre l'écriture facile et plus adaptée aux besoins demandés par l'école afin de rendre plus disponible l'enfant aux apprentissages scolaires.

Le bilan graphomoteur

L’écriture est une activité complexe qui demande l’intégration de nombreux prérequis psychomoteurs.

Le bilan psychomoteur inclut l’examen graphomoteur. Il comporte ainsi une analyse qualitative (gestion du stress, capacité d’adaptation, investissement corporel et estime de soi), et une analyse quantitative qui évalue, au moyen de tests étalonnés (BHK, M-ABC, NP-MOT, NEPSY, Laby 5-12…), l’ensemble de prérequis psychomoteurs qui ont une incidence sur l’écriture.

Ainsi pour ne pas passer à côté d'éléments importants, ainsi que pour permettre une rééducation efficace, il est primordial d'étudier au travers de l'examen psychomoteur le schéma corporel, le contrôle tonique et postural, la motricité globale et fine, la planification et automatisation gestuelle, l'âge de développement graphomoteur, l'organisation temporo-spatiale, la latéralité oculaire/manuelle/pédestre, les capacités attentionnelles et autres fonctions exécutives.

Il ne s'agit pas de savoir si votre enfant est un peu, voir beaucoup dysgraphique mais pourquoi il est dysgraphique. De même une surveillance est bien souvent salvatrice lors de suspicion ou de début de difficultés légères du graphisme et de l'écriture. N'hésitez donc pas à solliciter un professionnel de santé, (ou à faire un bilan psychomoteur), pour dédramatiser et éviter que des difficultés s'installent. Une écriture installée, personnalisée, voir adulte demande plus d'efforts et de temps à être améliorer.

Cependant ne vous précipitez pas chez un psychomotricien aux moindres "symptômes graphiques"! Faites confiance aux professeurs des écoles, qui vous signaleront tout problème à temps, ainsi qu'à votre enfant, son épanouissement en classe et ses résultats scolaires.

Tout enfant volontaire et moteur de sa prise en charge fait des progrès!